Quand un internaute m’a interpellé en me demandant si j’étais un pro de la com ou un véritable conducteur indépendant, je me suis posé des questions sur mes articles, mon expérience avec la 225xe, ma façon d’en être satisfait malgré les améliorations souhaitées. L’avis du propriétaire me paraît important en complément de celui des essayeurs professionnels.

Une question qui remet en question

Cet article est né du commentaire déposé par Philippe le 3 décembre 2016: « Etes-vous un conducteur bona fide, ou une agence de com ? Tous les point négatifs deviennent positifs, c’est quelque peu bizarre… » Le commentaire faisait suite à mon article Ma 225xe 50 jours après… En le relisant, j’ai compris le doute de Philippe. J’y expliquais m’être accommodé de certains points négatifs de la 225xe, tandis que j’en avais découvert de nouveaux avantages à l’usage. Ça peut paraître suspect en effet: « la voiture est trop petite, mais non, ça n’est qu’une illusion, regardez comme elle est spacieuse! » En relisant cet article, mais aussi les précédents dans lesquels j’expliquais ma démarche, il me semblait que j’avais pourtant tout expliqué: les critères de recherche, le résultats de mes évaluations, mes doutes et les certitudes… J’avais aussi clairement exposé que je ne suis en rien lié à l’industrie automobile et que ce blog est celui du particulier que je suis, à mon initiative, sans aucun bénéfice commercial reçu ou espéré. Peut-être Philippe n’avait-il pas lu ces pages, ou peut-être avait-il des doutes malgré tout. En ces temps, tout est possible et la méfiance est de rigueur…

Pour prendre un exemple concret et important, intéressons-nous aux montants antérieurs des portes avant. J’expliquais dans mon article que ces montants imposants sont effectivement gênants, comme cela a été signalé dans la presse. Mais j’ai aussi constaté qu’à l’usage, on s’y habitue et que l’on apprend à compenser le manque de visibilité, qui reste cependant bien réel. Revenant sur ma propre expérience, j’expliquais qu’ils m’avaient gêné au cours du premier essai, en partie parce qu’alerté par les différents articles d’essayeurs professionnels, j’y avais prêté beaucoup d’attention. Et puis j’ai constaté dans les essais suivants (alors que mon attention se portait sur d’autres aspects du véhicule et que j’étais moins focalisé sur ce « problème ») que l’on pouvait tout de même rouler en toute sécurité malgré leur présence, qu’il fallait y prendre garde mais que, de toute évidence, ça ne constituait pas pour moi un obstacle à l’achat. Et sans m’en rendre compte, j’ai par la suite réalisé qu’ils ne me dérangeaient plus vraiment, hormis dans des circonstances bien définies de virage à gauche.

Est-ce de l’enfumage? Pas de mon point de vue, qui reste authentique; la meilleure preuve: j’ai acheté le véhicule en connaissance de cause. Mais je comprends très bien que Philippe ait été méfiant. En tout cas, je le remercie encore une fois de son commentaire direct, puisqu’il a fait germer l’idée de cet article qui voit enfin le jour.

Une situation qui n’est pas un départ

Revenons à ma situation. Lorsque j’ai écrit l’article, j’avais donc 50 jours d’expérience en tant que propriétaire. Cela veut dire que j’avais suivi avant ces 50 jours un processus de décision qui m’a conduit à analyser, comparer, essayer, lire, écouter etc. afin de décider de l’achat d’une voiture. Cet achat ne représente pas pour moi un acte anodin: c’est un engagement. J’ai vécu dans des pays où certains achètent des voitures littéralement comme des petits pains, au gré des nouveautés, sans trop se soucier du coût économique et encore moins des impacts sociaux ou environnementaux. Je connais certains conducteurs en France qui ont choisi, souvent pour réduire ou même annuler le coût de possession, de ne garder leur véhicule que très peu de temps (6 à 18 mois) et pour qui la logique d’achat est très différente de la mienne. Ainsi, l’objectif des étapes qui ont précédé mon achat était donc de me conduire à un véhicule qui assurerait mes besoins et qui répondrait à mes attentes, de telle sorte que je ne me soucierai plus de ce choix pendant plusieurs années. Bien entendu, je pourrais toujours revendre le véhicule s’il s’avérait ne pas correspondre, ou même si un nouveau véhicule tant attendu devait apporter des améliorations tellement utiles ou importantes à mes yeux que cela justifierait un changement. Mais vous l’avez compris, ça n’est pas ainsi que j’ai approché cette acquisition. C’est ce qui explique que je n’ai pas ressenti l’urgence d’un achat pendant les six dernières années.

Lorsque j’ai fait mon choix, ça n’était donc pas parce que la 225xe avait tellement de défauts importants à mes yeux, c’est bien évidemment parce que cette voiture correspondait plutôt bien à mes critères de sélection (je parle à la première personne, mais c’était un choix concerté; c’est d’ailleurs ma femme qui avait initialement repéré cette voiture). Rien ni personne ne m’obligeait à choisir une voiture à ce moment là, même si je n’avais plus aucun plaisir à rouler avec l’A200 diesel qui continuait à nous rendre fidèlement bien des services: si je n’avais pas été suffisamment satisfait, j’aurais poursuivi l’attente d’un véhicule meilleur. De plus, absolument rien ne présageait de l’achat d’une BMW, au contraire. L’image de la marque ne m’attirait pas particulièrement. Même si elle était un peu petite pour nous, c’est la Golf GTE que nous avions retenue avant d’essayer la 225xe. Et comme je l’expliquais dans les premiers articles, il se trouve que la 225xe répondait nettement mieux à nos critères malgré des a priori défavorables.

A ce stade de la réflexion qui précède l’achat, le choix est donc basé avant tout sur des articles et des avis trouvés dans la presse et sur Internet, sur quelques essais, et des informations du constructeur. S’agissant d’un nouveau véhicule qui a polarisé certaines passions et amplifié les critiques comme les encouragements (une traction chez BMW! un véhicule qui ne dit pas son appartenance à la classe des monospaces! un trois cylindres!…) et qui de plus devient le vecteur d’une technologie hybride exclusive héritée de la i8, le contexte était particulier, d’autant plus qu’il m’a été difficile d’obtenir des informations techniques détaillées de la 225xe. Ça n’a pas vraiment changé, et c’est une des motivations qui me poussent à continuer de publier sur ce blog. Pour nous, dans ce contexte, les essais ont donc été déterminants.

Question de perspective

Ainsi, au moment ou je prends le volant de « ma » 225xe, elle est le résultat d’un processus de sélection long et assez complexe dans lequel je me suis fortement investi. Dès lors, lorsque je relate mon expérience au travers des articles du blog, il s’agit non pas d’une analyse détachée résumant « les avantages » et « les inconvénients », conduisant à une « conclusion » à propos d’une voiture avant d’en essayer une autre. Il s’agit de l’expérience que je vis avec la voiture que j’ai choisie. J’aurais pu me tromper, certes, et dans ce cas, je n’aurais peut-être même pas commencé ce blog. Si à l’avenir je devais découvrir ce que je considérerais comme une faiblesse, soyez assurés que vous le trouveriez écrit dans le blog; mais en même temps, acceptons que depuis que je suis propriétaire, mon regard est différent. Il se trouve que jusqu’ici je suis pleinement satisfait de cette voiture et que je m’accommode de ce que d’autres pourraient considérer comme des défauts. C’est bien pour cela que je prends le temps d’exposer le cadre de mes articles.

Mais si ses « défauts » vous paraissent importants et qu’ils semblent bien traités par un modèle concurrent, c’est là que vous devriez aller voir. Inversement, si le marché ne propose pas de solution pour des aspects qui vous sont critiques, abstenez-vous comme je l’ai fait plusieurs années ou changez de critères. Et si la 225xe est faite pour vous, apprenez à l’apprécier en tant que propriétaire et profitez-en!

Un autre aspect de la démarche concerne l’objectif du blog. Il ne s’agit pas pour moi de vendre des 225xe. Ni même de vous convaincre des mérites de ce modèle. Il s’agit plutôt d’informer et de partager des expériences en tant qu’amateur et propriétaire avec d’autres dans le même cas, ainsi qu’avec des acheteurs potentiels qui s’intéressent à la 225xe. De la même façon, j’attends des commentaires qu’ils participent à cet effort et je ne souhaite pas transformer le blog en forum général et en débat d’opinions. Il y a déjà d’excellentes plateformes pour cela, dont on doit aussi s’alimenter avant un achat potentiel.

Les publications dans le secteur automobile ne manquent pas. Qu’il s’agisse de revues spécialisées, de leurs compléments numériques ou même d’émissions visuelles à la Télé et sur la Toile , le choix est là et il y a toujours des articles concernant les véhicules qui vous intéressent. Il y a aussi de nombreux acteurs, sur la Toile notamment, qui publient des articles souvent bien documentés et utiles: associations, regroupements de passionnés, semi-professionnels etc.

L’essayeur professionnel, même objectif et dévoué à l’information de ses lecteurs, n’a pas tout à fait le même point de vue. Celui dont c’est le métier fera part de son expérience à propos d’un véhicule qu’il a temporairement entre les mains, qu’il n’a pas acheté, et qui fait partie d’une longue série de véhicule testés pour lesquels il tentera d’exposer ce qui pourrait paraître comme des avantages et des inconvénients au plus grand nombre, c’est à dire en évaluant le véhicule au crible de critères ajustés suivant le lectorat. C’est donc un point de vue différent, qui permet de développer un autre rapport. Bien présenté, ce point de vue généralement équilibré sera très utile à l’acheteur potentiel. Ça a été le cas pour moi, mais dans le cas de la 225xe l’apport personnel dans l’analyse a été prépondérant pour les raisons que j’ai exposées plus haut.

Dans cet espace, où puis-je me situer? Je suis un particulier, propriétaire du véhicule auquel je consacre ce blog à titre personnel. J’ai pris l’initiative de créer ce blog pour partager mon expérience parce que les informations que j’aurais voulu avoir à l’achat n’étaient pas disponibles. Celles que j’ai obtenues pour me convaincre que c’est la voiture qu’il me fallait on demandé des efforts, de la persévérance et un travail d’analyse qui n’avait pas été fait ou du moins que je n’ai pas trouvé ailleurs au moment de l’achat. C’est pour cela que je considère que ce blog est complémentaire des articles professionnel et qu’il apporte une perspective supplémentaire. Cette perspective sera d’autant plus utile au lecteur qui connaîtra le cadre de mon approche et ses objectifs.

Revenus du Blog

Je ne reçois aucun revenu de cette activité, aucun avantage en nature: je suis libre de tout engagement, je publie ce que je pense sans aucune contrainte ou obligation extérieure. J’ai choisi une version payante de WordPress de façon à vous éviter de la publicité en cours de lecture. Je m’inspire des commentaires déposés par certains lecteurs pour choisir les sujets et répondre à leurs attentes autant que possible.

L’activité de blogger demande cependant du temps, des connaissances, des capacités… L’investissement personnel et le partage exigent parfois que celles et ceux qui s’y consacrent y trouvent des compensations autres que morales et qualitatives. De fait, certains bloggers deviennent professionnels une fois leur renommée établie: les marques y ont recours pour favoriser leurs ventes et les auteurs sont rémunérés en conséquence. Souvent sous forme de cadeaux, de produits offerts à l’occasion d’essais, parfois sous la forme de rétributions monétaires ou même de salaires. De nombreux mécanismes existent pour cela et cette forme de marketing est largement opérationnelle.

Si l’on veut éviter une dérive dans laquelle les blogs amateurs seraient polarisés et deviendraient de simples extensions du département marketing de marques pour en augmenter les ventes, il faut trouver un autre équilibre qui préserve et renforce l’objectivité du blogger en lui donnant les moyens de publier des informations de qualité. Qu’il s’agisse d’encouragements (c’est toujours bienvenu quel que soit le contexte), de contributions monétaires effectuées par les principaux bénéficiaires (si nous voulons prendre de meilleures décisions d’achat plutôt qu’augmenter le volume des ventes, à nous de contribuer en tant qu’acheteurs), d’échanges de bons procédés (un avis sur la 225xe contre une recette de cuisine originale), on peut imaginer de nombreuses façons de développer les échanges. Pour l’instant, je suis satisfait des quelques encouragements que j’ai reçus. Surtout, je remercie les nombreux auteurs d’articles et de commentaires avisés sur Internet qui me renseignent et m’informent sur quantité d’autres sujets. Ce blog est en quelque sorte ma contribution à cet échange permanent et impersonnel.

Il ne s’agit pas non plus d’un affrontement avec les marques et leurs stratégies marketing, mais plutôt d’une approche complémentaire et indépendante à laquelle les marques peuvent d’ailleurs contribuer sans remettre en cause la liberté du blogger. S’agissant de BMW, j’aimerais vraiment obtenir des informations techniques et détaillées pour mieux documenter mes articles.

Enfin, il faut aussi accepter que certains échanges sont éphémères et qu’il ne faut pas essayer à tout prix de prolonger des initiatives qui n’ont pas vocation à s’inscrire dans la durée. Un blog sur la 225xe, s’il reste centré sur son sujet, aura forcément une durée de vie limitée. J’ai toujours une dizaine d’articles en préparation, mais quand je verrai le flux se tarir ou les sujets s’écarter trop souvent de la 225xe, il faudra penser à mettre un terme à cette expérience. Je ne l’oublierai pas.

Conclusion

Comme les autres que je partage dans l’intérêt des lecteurs, j’espère que cet article atypique vous aura intéressé et qu’il vous aura éclairé sur mon approche et mes motivations. Je dois dire que plus que les autres, il m’a été particulièrement utile en me permettant d’établir des liens avec certains aspects de la consommation et de l’économie sur lesquels je travaille par ailleurs. Un autre Blog serait-il en préparation?