Mon autonomie électrique a augmenté à tel point que j’ai littéralement atteint les 41 km annoncés par BMW. Est-ce que je conduis soudainement tellement mieux ou s’est-il passé quelque chose lors du récent loooong séjour de ma 225xe à l’atelier?
[English Summary] I have recently improved the electric range of my BMW 225xe quite substantially, to the point that I am virtually at the 41 km claimed by the manufacturer. I don’t believe that this is just about driving style. Could it be linked to the recent lengthy stay of my 225xe at the dealer’s workshop?
Autonomie électrique
L’autonomie électrique est un de mes sujets favoris et j’en parle régulièrement. Je sais que cela intéresse de nombreux lecteurs de ce blog: il suffit de constater l’engouement pour le fameux kit i-DoubleMatch proposé en exclusivité le 1er avril dernier! Mais il faudra attendre avant de voir de pareils dispositifs améliorer miraculeusement notre autonomie. Ou pas…
Je parviens régulièrement à parcourir entre 32 et 35 km en tout électrique à partir d’une charge complète, ce qui correspond généralement à abaisser la charge utile de la 225xe à 7%, valeur à partir de laquelle le moteur thermique se déclenche automatiquement (je parviens parfois à 5-6%, très rarement à moins). Je rappelle que ces consommations sont établies sur des boucles, c’est à dire que le dénivelé moyen de ces parcours est de 0 m puisque je retourne au point de départ. De plus, j’emprunte quasiment la même route à l’aller et au retour, à quelques centaines de mètres près. La consommation moyenne affichée par l’ordinateur de voyage est alors de 16 à 17 kWh/100 km. Si on fait le calcul avec une batterie offrant 5.7 kWh d’énergie utile, dont 93% peuvent être utilisés avant le déclenchement du moteur thermique, on retrouve effectivement 33 km d’autonomie environ. C’est cohérent et ce sont les chiffres que j’ai rapportés dans plusieurs articles, notamment celui des 100 jours, confirmés dans celui des 6 mois. Mais même en incluant les derniers 7%, on reste loin des 41 km obtenus au cours d’un cycle NEDC: 36 km au mieux, c’est à dire qu’il manque encore 20% pour égaler la performance établie sur cycle NEDC.
Soudaine amélioration
J’ai fait beaucoup de relevés les premiers mois, moins maintenant: je me concentre à présent davantage sur les tendances longues, et je m’intéresse à d’autres sujets comme vous le lirez bientôt. Mais il y a quelques semaines, j’ai remarqué que ma consommation affichait moins de 15 kWh/100 km sur des boucles de 20 km environ. J’ai été étonné par cette amélioration apparente qui s’est répétée, ce qui m’a poussé à refaire quelques relevés. Je confirme que les boucles qui consommaient 16-17 kWh/100 km auparavant affichent à présent 14-15 kWh/100 km, c’est à dire 12% de moins.
Ce matin, après un trajet de 35 km, j’ai délibérément continué à rouler en ajoutant des boucles de 800 m jusqu’à ce que le moteur thermique se mette en route à 7% de charge de la batterie haute tension. J’avais alors parcouru 38 km. Et 38/0.93 = 41 km! On pourrait dire que je viens d’obtenir les 41 km du cycle NEDC! Notons au passage que les boucles de 600 m correspondent à un parcours entre deux ronds-points: pas idéal pour maximiser l’autonomie à cause des freinages et accélérations répétés.
Je profite de cet article pour rappeler que je n’apprécie pas ces 7% de « réserve » dont BMW me dit que c’est pour préparer le moteur thermique aux sollicitations ultérieures. Que BMW décide de ne pas nous laisser utiliser ces 7%, c’est déjà désagréable alors que 25% de la capacité de la batterie de 7.7 kWh sont déjà verrouillés pour assurer la longévité de la batterie. Mais j’aimerais au moins que le GPS qui connait ma destination comprenne que je ne ferai pas usage du moteur thermique et puise donc dans ces derniers 7% pour terminer le parcours sans émissions. Je ne sais d’ailleurs pas si BMW a établi les 41 km de référence avec ou sans le bénéfice des derniers 7%. Désolé pour ce léger écart, je sais que je l’ai déjà mentionné, mais j’espère que BMW fera quelque chose! Revenons au sujet.
Il ne s’agit donc pas d’un artefact, d’une erreur de calcul de l’ordinateur de voyage ou autre: les consommations moyennes affichées sont confirmées par l’autonomie réelle mesurée sur un vrai parcours, avec des portions de ville (peu), de petites routes sinueuses où la limitation de vitesse est de 50 à 70 km/h, avec quelques passages à 90 km/h quand la route s’élargit, le tout à travers un paysage vallonné.
Quelles explications?
Ce sont des parcours que j’ai déjà effectués sans jamais descendre en dessous de 15.5 kWh/100 km.Comment expliquer une baisse de 10% de la consommation? Est-ce que j’ai enfin découvert le style de conduite optimum de ma 225xe, les clés de son exploitation idéale, la sensibilité qui me permet d’approcher les valeur quasi-virtuelles du cycle NEDC? Je ne le crois pas, mais alors pas du tout. Ne serait-ce que parce que ces améliorations ont eu lieu subitement, en fait depuis que j’ai récupéré ma voiture de ce fameux séjour interminable à l’atelier.
D’après les explications que j’ai obtenues, les modules SME, KLE et EME ont été changés lors de cette intervention pour remédier aux symptômes que j’avais observés. Se pourrait-ils que les nouveaux modules aient apporté 10% d’amélioration – une sorte de i-DoubleMatch avant l’heure et malgré tout après le 1er avril? Je n’en sais rien, mais je me dis que c’est plausible. Dans la mesure où l’immobilisation longue de mon véhicule était due à une rupture de stock de (certains?) modules électroniques, les nouveaux véhicules seraient alors équipés de modules améliorés dès à présent et on devrait constater une baisse de la consommation moyenne par rapport à ceux qui ont été produit jusqu’en mars-avril. Pour se convaincre, on peut aussi se dire qu si les modules étaient en rupture de stock, c’est parce qu’ils ont été modifiés et que la production des nouveaux modules commençait. Ce n’est que de la spéculation et j’aurais préféré obtenir une réponse définitive de BMW.
Il y a une autre piste: l’amélioration de la performance de la batterie haute tension avec l’augmentation de la température. Et si je n’ai pas remarqué une amélioration continue au printemps, c’est tout implement parce que ma voiture a passé tout le mois de mai à l’atelier. Ce n’est pas complètement loufoque, sauf qu’il ne fait pas si froid que ça sur la Côte d’Azur, surtout au mois d’avril…
Terminons enfin en notant que depuis que j’ai récupéré ma 225xe, elle est chargée à partir de la WallBox Plus plus de 9 fois sur 10: y aurait-il une influence positive? Je n’en sais rien, mais un tel impact ne ferait-il pas l’objet de nombreuses publications et campagnes de marketing?
Conclusion
Sans plus d’information, je vais en rester là. Le fait est que j’ai constaté une augmentation de l’autonomie réelle de mon véhicule; je vais continuer à surveiller cela pour m’assurer que l’effet est durable. Des quatre explications que j’ai évoquées, je penche pour des améliorations des modules de gestion: même si ce serait très étonnant, les autres hypothèses me paraissent encore moins réalistes. Peut-être une combinaison de tout cela. Et vous, avez-vous une explication?
Si votre véhicule a subi une intervention comparable (changements de modules électroniques de gestion de la batterie HV), merci de nous dire si vous avez noté une différence de consommation et d’autonomie électriques.
Bonjour,
Je viens de recevoir ma 225 XE en remplacement d’une A3 e-tron avec laquelle j’ai roulé 2 ans 1/2 – 50.000 km.
Sur base de mon expérience A3, je peux clairement confirmer que la température ambiante exerce une influence très forte sur l’autonomie de la batterie, non seulement en terme de circulation, mais même sur la capacité de recharge (mon véhicule est garé à l’extérieur, le fait de disposer d’un garage changerait certainement la donne) .
En Belgique, les températures peuvent varier de 0° ou négatif en hiver à + 30/35° en été.
L’autonomie affichée après une recharge complète varie de 35 km en hiver à un maximum atteint de 50 km en été. Il s’agit des chiffres affichés, l’autonomie réelle variant respectivement entre 25/30 km et 40 km. Il faut noter aussi que sur l’Audi l’autonomie affichée en pleine charge est conditionnée par le trajet effectué avant la recharge! Si par exemple j’ai roulé 250 km en mode équivalent à l »auto e-drive », l’autonomie annoncée sera supérieure à celle affichée après une recharge suivant un trajet de 30 km en mode « max e-drive ».
Mon expérience avec la 225 XE est trop récente que pour pouvoir effectuer la comparaison sur ce point.
Et bien sûr d’autres éléments influencent l’autonomie réelle: parcours, conditions de circulation, phares, chauffage/climatisation, style de conduite,…
Et merci pour votre blog, j’y ai trouvé plein d’infos utiles (dont celle relative au Kit i-DoubleMatch que j’ai transmise à mon concessionnaire, qui n’a encore reçu aucune information de BMW à ce sujet).
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Bonjour José,
Merci pour votre témoignage. Votre retour d’expérience sur l’utilisation de l’A3 e-tron est très informatif.
L’augmentation de l’autonomie réelle en fonction de la température ambiante est particulièrement intéressante, notamment parce que l’ordre de grandeur de la dizaine de kilomètres d’amélioration est tellement grand. Je verrai bien à l’automne ce que j’obtiens!
Vous devriez retrouver les mêmes réponses de l’autonomie calculée aux variations de conditions de conduite sur les quelques dizaines de kilomètres précédant la charge; en particulier, j’ai aussi noté que l’autonomie calculée est supérieure après une utilisation mixte qu’après un parcours exclusivement en électrique.
Enfin, le kit i-DoubleMatch est en rupture de stock (ça se comprend). La prochaine livraison est pour le 1er avril 2018!
Je suis certain que vous aurez l’occasion de partager d’autres observations en comparaison de votre expérience avec l’e-tron. N’hésitez pas à nous en faire part!
Bonne route!
JL
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Merci pour le retour.
En ce qui concerne le kit i-DoubleMatch, j’aurais mieux fait de tremper 7x mon doigt dans l’encre (de seiche) avant d’écrire une bêtise. Mais bon, un moment de honte est vite passé…
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Aucune honte; je vais plutôt prendre ça comme un compliment. Je rigole encore des bons moments que j’ai passés lorsque l’idée m’a prise le 1er avril d’écrire cet article. Et de l’impression de déjà vu que j’ai ressentie lorsque j’ai constaté cette forte augmentation de l’autonomie après avoir récupéré mon véhicule de l’atelier…
A bientôt,
JL
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Je roule en scooter électrique depuis 3 ans, et je totalise 16 000 km en « tout électrique » avec une petite batterie Lithium-Ion de 1 kWh, mais dont la technologie est proche de celles qui sont utilisées dans les voitures.
Mes observations durant ces 3 années tendent à confirmer votre seconde hypothèse : il y a un lien entre la température ambiante et la performance de ces batteries. Je peux facilement parcourir 20% de distance en plus avec la même charge en plein été par rapport aux périodes plus fraiches de l’année. Et la puissance délivrée par la batterie est également plus élevée (le scooter a plus de pêche dans les montées).
Vivant dans le sud, nous avons rarement des températures négatives en hiver mais l’inverse est vrai : quand il fait vraiment froid, la performance et l’autonomie peut baisser sensiblement. Sur les automobiles, cet effet est contré par le système de préchauffage de la batterie.
J’ajouterais que les températures élevées ont également un effet pervers sur nos batteries, en accélérant les réactions chimiques qui contribuent à l’usure des batteries, avec à terme une réduction de leur capacité et de leurs performances.
D’après mes nombreuses lectures sur le sujet, la température idéale de fonctionnement d’une batterie litium-ion est de l’ordre de 20 à 30 degrés, quant à la température de stockage, la règle est la suivante : plus il fait froid mieux c’est.
Quand on sait la température qu’il peut faire dans l’habitacle d’une voiture après quelques heures de stationnement en plein soleil, et la conductivité du métal dont est constitué le châssis, je pense que malgré tout ce que le constructeur a pu faire pour isoler la batterie, il vaut mieux privilégier le garage ou les parkings couverts ou ombragés, et éviter de laisser sa voiture en plein soleil l’été.
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Bonjour Mailoman,
Merci pour ce retour d’expérience. Je prépare plusieurs articles sur les batteries, et j’ai noté des données similaires aux vôtres, notamment la plage de température idéale de 20 à 30 °C. Vos observations de 20% d’amélioration de l’autonomie sont très intéressantes. On verra l’hiver prochain…
Durant l’hiver passé, sur la Côte d’Azur et en Suisse, je n’ai pas noté de variations aussi significatives. En fait, je n’avais pas remarqué de différence notable (entre 0 °C et un peu moins et 10, 15 puis 20°C). C’est vraiment récemment que tout a changé. Et comme je le disais, ça coincide avec l’augmentation de température ambiante et le retour de la voiture après changement des modules. Il y a aussi une autre différence: j’ai terminé mes travaux et la voiture est à présent parquée (et chargée) à l’ombre.
On va suivre tout ça. Plus on partage nos observations, plus on y verra clair!
Bonne route!
JL
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