Voici mes premières constatations après quelques petites semaines d’utilisation seulement. Statistiquement, c’est encore léger et il faudra valider les consommation sur des durées plus importantes. Néanmoins, je pense qu’il y a un intérêt certain à partager ces données initiales et les premières observations dès à présent. A vous de voir!

Trajets Longs

Il s’agit d’un aller-retour Antibes – Lausanne, soit 650 km dans un sens et dans l’autre. Sur cette distance, il y a 30 km au total pour arriver à l’autoroute et la quitter, donc 620 km d’autoroute pour chaque trajet. La conduite douce était à la limite autorisée (au GPS, donc a priori en vitesse réelle): 110 km/h dans les Alpes Maritimes, 130 km/h sur la plupart du reste du réseau français avec des tronçons à 110 km/h, 120 km/h en Suisse avec bien évidemment les diverses limitations intermédiaires. J’ai utilisé le régulateur de vitesse la plupart du temps (adaptatif, parfois fixe). Le plus souvent, les réglages étaient AUTO eDRIVE et ECO PRO, avec des essais ponctuels en COMFORT (désolé pour le M, mais c’est bien écrit en anglais) et SPORT, ainsi que MAX eDRIVE pour arriver sur l’autoroute et la quitter. Je ‘ai pas encore vraiment testé la fonction SAVE dont l’inefficacité énergétique ne me plait décidément pas. Pas de climatisation, ou très peu.

Sur autoroute, même chargée (4 adultes et coffre vraiment très rempli à l’aller), je n’ai pas dépassé 6.9 L/100 km en moyenne. Cela inclut l’apport électrique pour arriver sur l’autoroute puis la quitter, et les phases de récupération bien entendu (consommation électrique d’environ 1 kWh/100 km en moyenne). Moins chargée (deux adultes, moins de bagages au retour), la consommation a baissé à 6.1 L/100 km. Noter que si on recalcule ces moyennes avec 0 L/100 km sur les tronçons d’approche et de départ de l’autoroute, on obtient 7.2 L/100 km et 6.4 L/100 km pour les seules sections d’autoroute. Bien entendu, je souhaite avoir un véhicule qui consomme bien moins, mais je ne suis pas mécontent de ces valeurs. Je craignais le pire sur ces longs trajets. Je garde aussi l’espoir de faire encore baisser la consommation par une meilleure conduite. A suivre…

Notons qu’avec ces consommations, on obtient une autonomie théorique de 5 à 600 km si l’on va jusqu’à la dernière goutte du réservoir, dont le constructeur précise qu’il a une capacité de 36 L. C’est une expérience que vous pouvez tenter avec une hybride, en espérant que la batterie vous permettra d’atteindre la prochaine station service. En ce qui me concerne, je vais me satisfaire du calcul et de ces estimations! J’ajoute qu’en pratique, si l’on veut conserver disons 10% au moment de faire le plein, on parlera de 450 km d’autonomie sur autoroute sans avoir peur de la panne sèche! Je suis satisfait, car c’est bien plus que je ne roule entre deux arrêts.

Je signale qu’après avoir fait le plein du réservoir alors que la jauge se trouvait (de mémoire) entre 1/8 (reste 4.5 L) et 1/4 (reste 9 L) du réservoir, la pompe affichait 32.75 L: y aurait-il quelques litres de plus dans le système (plus de 37.5 L), ou la jauge nous protège-t-elle d’une panne de carburant? Je serai plus attentif à ce point à l’avenir: photo de la jauge avant et de la pompe après le plein et je vous dirai ce que j’ai mesuré.

Trajets Courts

Les différents trajets courts (10 à 40 km) ont été effectués sur des routes limitées à 50 (en majorité), parfois 70 et 90 km/h en zone péri-urbaine. La circulation y est parfois dense, mais souvent fluide. Mes horaires me permettent généralement d’éviter les périodes de circulation difficile. Je roule en MAX eDRIVE et ECO PRO la plupart du temps.

Sur ces trajets, la consommation d’essence est de… 0 L/100 km tant qu’on reste dans le rayon d’autonomie du véhicule: c’est la définition du trajet court. Sur un trajet de 31 km, le système a mis le moteur thermique en route pour faire les dernières centaines de mètres (dont une petite montée) alors que la batterie affichait 7%. C’est curieux, puisqu’il y a avait largement de quoi continuer en électrique et que je me trouvais en mode MAX eDRIVE. Mais comme je n’avais pas activé le GPS, la voiture ne sachant pas où je comptais m’arrêter semble avoir choisi de préserver un peu d’énergie électrique.

Sur ces trajets courts, la consommation électrique de chaque trajet varie de 10 à 24 kWh/100 km, avec une moyenne de 16 à 17 kWh/100 km. Le minimum a été obtenu sur un trajet de 19 km totalisant 180 m de dénivelé négatif (descente) en pente douce; dans le sens inverse, j’ai obtenu 20 kWh/100 km. Le maximum de 24 kWh/100 km correspond à un aller avec 170 m de dénivelé positif et quelques petites pentes assez fortes. Les autres trajets se situent aux alentours de 16-17 kWh/100 km, c’est à dire environ 35 km d’autonomie. Ce sont des boucles ou des trajets de plus faible dénivelé.

L’autonomie affichée après une recharge complète a augmenté progressivement, passant de 28 km (premier essai en concession) à 30, 34 et… même 40 km après le trajet à 10 kWh/100 km. On notera que les 41 km d’autonomie annoncés correspondent à une consommation moyenne de 14.1 kWh/100 km: il va falloir améliorer le style de conduite pour y parvenir régulièrement dans la pratique! En général, j’obtiens 34 km après une recharge, mais ce n’est pas stable: c’est descendu jusqu’à 24 km à la suite d’un trajet en montée. Parfois, j’obtiens 30 km sans comprendre pourquoi ce n’est pas davantage. La clé se trouve dans l’algorithme qui définit l’autonomie prévue: quels paramètres, quels filtres… J’aimerais bien comprendre tout ça.

L’autonomie réelle varie avec les paramètres qui régissent la consommation réelle du moteur électrique: profil topographique, masse transportée, style de conduite, variations de la vitesse (accélérations) et vitesse principalement. Mais elle varie aussi avec les opportunités de récupération de l’énergie et leur efficacité: freinage anticipé, décélération maitrisée pour éviter d’atteindre la saturation du courant de recharge. Pour dépasser les 30 km, il faut adapter sa conduite et bien sûr ne pas utiliser la climatisation ou le chauffage.

Trajets intermédiaires

Dans ce contexte, j’appelle trajets intermédiaires ceux qui exigent la mise en marche du moteur thermique parce que l’on dépasse l’autonomie de la batterie, mais en gardant toutefois un équilibre raisonnable entre les deux motorisations. Ainsi, les parcours qui sollicitent ponctuellement le moteur thermique (moins de 5% du trajet) sont exclus de cette catégorie (on les retrouve dans les trajets courts). De même, dès que l’apport thermique dépasse 70% de la distance parcourue, il s’agit généralement d’un trajet long. Je n’ai pas effectué suffisamment de trajets « intermédiaires » pour pouvoir partager des statistiques utiles. Par contre, on peut faire quelques observations qualitatives.

Si vous avez lu la série de posts sur la comparaison des performances énergétiques électrique et thermique (Curieuses comparaisons, Efficacité énergétique des motorisations, Mais d’où vient cette énergie), vous aurez compris que le rendement intrinsèque du moteur thermique est déplorable pour la mobilité. Mais c’est encore pire si on l’utilise dans de mauvaises conditions, c’est à dire à froid, ou si on le sollicite fréquemment pour accélérer. A froid, le rendement peut chuter jusqu’à 15% alors qu’il est d’environ 30% à la température nominale. Donc, si votre trajet est dans le rayon d’action de la batterie, utilisez le véhicule en mode MAX eDRIVE pour empêcher la mise en route du moteur thermique. Une exception: si vous avez l’intention de vous réchauffer en mettant en marche le chauffage en cours de trajet, on peut penser à utiliser le moteur thermique, dont 70% environ de l’énergie consommée par… en chaleur. Le système de chauffage en récupère une partie pour réchauffer l’habitacle « gratuitement ». Par contre, si vous chauffer l’habitacle à l’électrique, c’est de l’autonomie perdue.

Lors de trajets dits intermédiaires, on pensera à utiliser le moteur thermique sur des tronçons continus pour l’amener à sa température nominale et faire baisser sa consommation; on privilégiera les sections à vitesse stabilisée alors qu’on aura recours de préférence à la motorisation électrique pour les phases d’accélération. Je ne peux pas encore confirmer que le mode Auto eDRIVE, combiné au GPS, le fasse; si ce n’est pas le cas, BMW pourrait inclure cette amélioration dans son logiciel (c’est noté sur la page « Cher BMW »). Pour forcer le fonctionnement du moteur thermique, passer sur SAVE ou sélectionner le mode SPORT. Curieux choix, mais il s’agit de doubler l’efficacité du moteur thermique sur la plus grande partie du parcours possible: pour cela, on peut bien perdre un peu d’efficacité dans les réglages… On notera que l’ordinateur de bord affiche « COLD » lorsque le moteur est froid, pour alerter le conducteur sur le mauvais rendement dans ces conditions.

Pour gagner en autonomie, il faut bien sûr recharger la batterie. Ne pas hésiter à la recharger à l’occasion d’un arrêt prolongé. Pour assurer une charge optimale et préserver ses performances, la batterie ralentit sa charge dès qu’elle atteint 80% de capacité. Le corollaire, c’est que vous atteindrez ces 80% relativement plus vite, et ce quel que soit votre alimentation: prise secteur ou station de recharge. Je publierai prochainement mes relevés de charge.

Conclusions

On retiendra de ces premiers relevés une consommation sur autoroute de 6 à 7 L/100 km, et une autonomie électrique de 34 km. On peut améliorer ces chiffres ponctuellement, mais ça demande des conditions particulières qui ne reflètent pas celles de mon quotidien et une technique que je ne maitrise pas encore.

Lorsque l’on sait que l’on va dépasser l’autonomie de la batterie sur un trajet, tout l’enjeu consiste à utiliser l’apport thermique dans les meilleures conditions possibles, c’est à dire à sa température nominale et à vitesse stabilisée de préférence. Cet aspect de l’optimisation hybride me semble important pour pousser les limites un peu plus loin.

La batterie étant complètement chargée, les réglages optimum effectués, il reste à adapter sa conduite pour réduire la dépense énergétique. On y prend vite goût, je trouve, et on en mesure les résultats. On en parle une prochaine fois?

Les chiffres que l’on surveillera

Trajets courts
Autonomie électrique affichée: autour de 35 km (max 40 km)
Consommation moyenne: 16 à 17 kWh/100 km

Trajets longs
Consommation sur autoroute à 130 km/h: 6 à 7 L/100 km suivant la charge transportée (personnes et bagages)